Archive pour la catégorie ‘Expositions’

DA MENTAL VAPORZ

vendredi 30 septembre 2011

Breaking through Da Mental Vaporz from Wemotion on Vimeo.

the DMV’S SHOW from Émile Sacré / vect on Vimeo.

KID RIOT MARKET from Émile Sacré / vect on Vimeo.

TOUT FLUX

mercredi 25 mai 2011

Don’t think you knew you were in this song *

C’est toujours la même sensation, face aux dessins de Océane Moussé, une bande son m’envahit et deux chansons s’imposent. Les mots sont là, clairs et distincts, comme dans «  Five Years » où Bowie est submergé par les sons, des téléphones hurlent de tous côtés, des gamins pleurent, ses mélodies préférées se bousculent dans sa tête, son cerveau est prêt à exploser. L’empathie qu’il a pour ceux qu’il croise le paralyse. C’est la rumeur d’un monde en détresse après l’annonce de la catastrophe finale. Le bouleversement vient d’une perturbation climatique anecdotique chez Diabologum,  » Quand j’ai ouvert les yeux le monde avait changé, au milieu du mois d’août je crois qu’il a neigé … », ici aussi le quotidien est ébranlé dans ce qu’il a de plus anodin. L’environnement glisse abruptement de la normalité à l’étrangeté la plus troublante.

Introduction bruyante pour un travail qui s’offre pourtant en douceur ! Le dessin se donne à voir. Nous pouvons à loisir laisser errer notre regard sur la page. Dans ce face à face, il n’y a aucune contrainte de lecture. Le regard suit ses propres sinuosités. Chez Océane, la feuille et les traits qui l’habitent aménagent le rythme de la vision. Souvent deux espaces sont délimités. Une zone vierge, blanche, lumineuse, c’est le ciel. Dessous, progresse lentement une multitude vivante de brins d’herbe, une foule végétale qui semble vouloir dévorer le papier. Un univers inconnu et étrange, la plupart du temps désert, qui lorsqu’il se peuple, s’anime d’un défilé inattendu et silencieux !  » Les touristes  » dans leurs processions ordonnées et serviles envahissent l’espace. Ils fendent la prairie ondulante sans y laisser de traces, comme si cette horde méthodique ne pouvait modifier durablement le paysage. Colonnes absentes et fantomatiques qui délicatement épargnent la terre. Nous sommes plongés ici dans un fantastique discret. Les hommes sortent de terre et y retournent dans un mouvement d’une normalité confondante. Parfois même, ils empruntent des escaliers roulants ! En y regardant de plus près ces voyageurs là ont parfois des bagages qui laissent planer un doute amer. Une atmosphère de résignation empreint ces migrateurs des prairies. Les congés payés ne semblent pas l’unique motivation à leurs déplacements. Si c’est une fuite, elle se fait dans le plus grand calme. Si c’est un exode, il est incroyablement apaisé. Chacun a sa posture, les attitudes sont variées, comme l’herbe, chaque humain a sa propre identité ! La grande majorité suit docilement le cours du fleuve, d’autres plus rares esquissent des regards curieux, leurs yeux fixent des éléments hors champ, ils sont actifs, ils observent et paraissent entrevoir d’autres réalités. Réalités, peut-être contenues dans d’autres dessins, ceux dans lesquels évoluent ces étranges personnages qui pilotent des tondeuses ! Des effaceurs sans touche « erase », mais Attila(s) mécaniques ils laissent dans leur sillage une traînée blanche, dépeuplée, silencieuse ! Personnages solitaires, leur incidence sur le dessin semble décuplée par rapport aux essaims bornés qui oscillent entre surface herbeuse et gouffres invisibles. Les faucheurs donnent la mort, pendant que la masse laisse s’exprimer son panurgisme naturel. Messie et guides sont absents, pas une silhouette lumineuse pour ouvrir la marche d’un énième chemin de croix. Les confins et les profondeurs de cette prairie-monde désertique ne laissent entrevoir aucune liberté d’action. Les chemins absents y sont tracés, et les serres et belvédères quelque fois convoqués, inaptes à désamorcer l’inéluctable.

Les lignes sont claires, précises, l’intensité naît de leur nombre et de leur densité. De la mer hachée, infinie et de la lumière irradiante émerge un malaise inidentifiable. Un dessin de lumières, d’ombres et de mystères, des traits en mode mineur, une frénésie à la fois syncopée et apaisée d’où sourd une atmosphère unique et imperceptiblement troublante.

Océane Moussé offre un univers où la magie opère, le temps est suspendu, l’espace immobile, l’équilibre fragile et les êtres ne sont plus que des rêves suspendus à la rythmique de sa main. Des vies défilent. L’œuvre nous laisse seul, piètre interprète d’un monde où le tragique pourrait facilement être désamorcé par une lecture aux relents diurnes. Un doute poétique plane dans ces dessins qui laisse toute interprétation ouverte à nos humeurs.

Manuel Pomar

* extrait de Five Years, David Bowie dans « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars », 1972, RCA Records.

Open Door in the Sky

mardi 1 mars 2011

Open Door in the Sky est né de la rencontre de deux univers, ceux de Ciou & Anne Brunet, deux artistes qui s’enrichissent de leurs différences et de leurs références communes.

En 2004, l’international ouvre ses frontières à Ciou : un show à New York, puis Barcelone, Berlin, Rome, Portland, Seattle, Bruxelles, Amsterdam… Issue de l’underground, son univers descend directement du courant américain Lowbrow dont elle transforme les codes. Ses œuvres mêlent le merveilleux, l’onirique, le cauchemardesque. Femmes ou Nymphes évoluent dans une sphère hostile, violente. L’esthétisme d’une féminité moderne. Le miroir d’une génération hantée par la mort, rêvant de nature et de douceur. Deux axes proscrits par la société actuelle.

A mi-chemin entre paganisme et christianisme, les œuvres d’Anne Brunet ressemblent à des ex-voto ou des cadavéras. Célébrant la mort et la survie des âmes, l’art n’est plus ici au service des hommes, mais des anges : il ouvre entre le ciel et la terre un dialogue. Et si la mort ne correspondait pas à la fin d’un processus vital, mais à la poursuite – sur un autre mode – de ce qui, dans la vie d’un homme est éternel ? Détournant l’iconographie catholique de son sérieux ordinaire, Anne Brunet nous invite à la célébration d’un culte.

Open Door in the Sky est un hymne à la beauté de la vie, à la force de l’amitié et de la collaboration artistique. Cette première collaboration entre les deux artistes est rendue possible par la galerie GHP qui leur ouvre ses portes et les invite à dessiner leur petit coin de paradis.

QRT.Ø

mardi 1 mars 2011

L’exposition «QRT.Ø» présente un laboratoire de recherche créé par le Tazasproject.
Tazasproject explore différents territoires de la création autour du code QR* et des systèmes de réalité augmentée**.
Balisée de parallélogrammes noirs, elle prend la forme d’un code géant.
Le visiteur entre alors dans un espace semi-dématérialisé où le téléphone devient son moyen de transport privilégié. Mué en «utilisateur», le visiteur découvre l’oeuvre de manière singulière. Le principe étant de se jouer des modes de narration conventionnels.
Informations, images, animations, jeux, prolongements narratifs, tout est codé ou sous l’apparence de code.
«QRT.Ø» est un espace divisé en cabinets expérimentaux. L’utilisateur y est invité à naviguer de code en code et à reconstituer son propre fil narratif.

* Le nom QR est l’acronyme de l’anglais Quick Response, car son contenu de donnée peut être décodé
rapidement. Destiné à être lu par un lecteur de code QR il a l’avantage de pouvoir stocker plus d’informations qu’un code à barres car il stocke des données dans le sens vertical et horizontal.
** La réalité augmentée désigne les systèmes informatiques qui rendent possible la superposition d’un modèle virtuel 3D ou 2D à la perception que nous avons de la réalité et ceci en temps réel.

Pro forma

lundi 15 novembre 2010

Exposition présentée dans le cadre du festival Le Printemps de Septembre – à Toulouse.

Dans un écrin constitué de murs de placoplatre laissés volontairement bruts, Fayçal Baghriche propose une sélection presque exhaustive de ses vidéos ainsi que quelques photographies. Toutes les œuvres ayant en commun un questionnement sur le travail et la place de l’artiste dans notre société.

All in !

mardi 28 septembre 2010

Les habitués n’en seront pas surpris mais avant de clore sa saison 2009 – 2010, la galerie GHP prend à nouveau la direction du dessin.
Parce que c’est bien de dessin dont il s’agit lorsque l’on s’intéresse à l’illustration, même si l’on préférera parler d’ «arts graphiques» pour faire le distinguo avec le dessin dit «contemporain».

Si à l’origine, l’ambition de l’illustration est d’accompagner l’écrit par l’image, il n’en est pas moins un art, comme le rappelait l’historien Michel Melot dans les années 80’.

Certains illustrateurs se sont même détachés de toute préoccupation narrative, se rapprochant ainsi des peintres figuratifs. A l’inverse, certains plasticiens se sont placés en chefs de file d’un néosurréalisme à la lisière de l’illustration.

Avec «All-In !», la galerie GHP a choisi d’inviter tous ceux qu’elle considère comme des références du genre. Qu’ils soient français, allemands, espagnols ou du continent américain, qu’ils soient issus du milieu de l’art contemporain, du graphisme, de la bande dessinée ou du graffiti, les 18 artistes associés à cette exposition, enrichissent le paysage visuel international de leurs icônes, de leurs couleurs, de leurs fantasmes…

Alors, avec un tel jeu entre le mains, le tapis pleure… A GHP de parler : All-In !

Désastre

dimanche 26 septembre 2010

Une fabrication de Claude Bardouil, Coraline Lamaison et Jérôme Souillot sur une proposition de Claude Bardouil.

D’après John Giorno « Il faut brûler pour briller », Chuck Klosterman « Je, la Mort et le Rock’n’Roll », Radiohead « Kid A » et Andy Warhol.

Il s’agit d’ être à fond, de se sentir vivant, de pouvoir triper sur son canapé.

Suivre le mode d’emploi de John Giorno pour se suicider. Savoir où on était au moment de l’assassinat de JFK. Ecouter l’album « Kid A » de Radiohead en entier parce que Chuck Klosterman y a trouvé track par track le déroulement de la journée du 11 septembre.

La performeuse Coraline Lamaison évolue dans l’installation qui sert à son trip. Des images ré-appropriées, grossies, des drames en carton et scotch.  Elle expérimente le grand désastre pour éprouver, supporter le sien. L’intime désastre.

Les carottes sont cuites, deux fois

lundi 5 juillet 2010

Entre humour grinçant et critique teintée d’espoir, cette première exposition en duo témoigne avant tout d’un état d’esprit commun. S’exprimant par  une multiplicité de formes et de médiums (installations, volume, dessins…) ces deux plasticiens proposent une relecture du monde actuel.
David Lachavanne, plus habitué à créer dans l’environnement naturel, présente ici des détournements d’objets du quotidien produisant  ainsi des œuvres hybrides jouant sur la symbolique de ces combinaisons. Le travail de Frédéric Sallaz, écho d’un piratage généralisé, s’affirme quant à lui sous forme d’images et d’objets comme les gestes signifiants d’une révolte sereine.

Pulp !

mercredi 16 juin 2010

« La télévision, 25 images par seconde, 24 heures sur 24, 365 jours par an, des centaines de chaînes : des milliards d’images… Un mouvement perpétuel qui berce notre société, une esthétique cathodique qui reflète l’image du monde dans un simulacre de réalité… »

Cinéphile et télévore, le petit écran va devenir la première source d’inspiration d’Olivier Marrache. Conscient de la possibilité de saisir l’absurde et la photogénie du flux télévisuel, la couleur et le cadrage seront d’une importance primordiale, tout comme le souci de la désuétude. Le résultat obtenu, sur plusieurs années de traque télévisuelle, témoigne d’une esthétique flirtant avec le kitch sans l’approcher vraiment. À la frontière de ce kitch-là, la série de clichés présentée dans le cadre de l’expo PULP ! étonne par son élégance et la pertinence des prises de vues.

In & Out

mercredi 16 juin 2010

Qui est In ? Qui est Out ?  On connait la chanson,  et l’œuvre d’Alexandre Nicolas peut sembler à première vue être dans le « In ». La convocation des habitus de classe comme autant d’incitation aux clins d’œil  ne doit pourtant pas tromper. Si la beauté et l’élégance des créations d’Alexandre Nicolas attire, séduit parce qu’il est exactement au centre de l’ironie ( c’est  une place qu’on lui envie) il ne s’agit pas ici de cela. Pas de mode, bien que les marques soient parfois convoquées. In and Out : dedans/dehors ; marche/ arrêt.  C’est ce dont on parle avec Alexandre Nicolas. La simplicité et la facilité ne sont qu’apparences.

Rien n’est donné,  il faut entrer ou sortir. Se pencher sur le sujet pour voir ce que contiennent tous ces blocs, ce que le contenu contient, ce dont il nous parle au-delà de l’image. Technique et théorique peuvent alors s’embrasser. Kiss Kiss….Certains penseront peut-être au recueil de Roald Dahl et à son inoubliable nouvelle du bébé Adolf Hitler : jusqu’à la dernière ligne on croit une chose et en une ligne de conclusion,  l’histoire se retourne ; dans la vie en une seconde la face du monde change. Prédestination. Il est difficile de parler d’être touché par la grâce dans le cas certaines fois. D’en accepter le sens de disposition de faveur divine. Et pourtant… ils ont aussi commencé petits.

Monstre ou super-héros. Alexandre Nicolas nous le rappelle de la manière la plus brillante. La plus détournée aussi.  En un tour de passe-passe grand maître de l’inclusion, artiste technicien, le cristal de synthèse est sa matière.