Oeil pour oeil, dent pour dent
Martes Bathori
Du 20/12/2008 au 24/01/2009

“Dans dix ans il sera trop tard, deux milles dix sept sonne demain la fin du règne des humains et le début du cauchemar ! Préparez-vous à combattre le boudin qui grille dans l’âtre, les cervelas, les pieds de porc ! Alors mes pauvres amis à votre tour en salami serez hachés ou bien en bocaux conservés. La roue de la fortune aussi tourne pour ceux qui dans l’oubli, abreuvés de mauvaises farines, attendent le moment propice pour nous jeter dans les abysses de la préhistoire porcine. Ces mésaventures tragiques auxquelles vous ne réchapperez, je vais maintenant les conter afin que de façon ludique en connaissance de cause sachiez à quelle sauce vous serez mangés.”

Oyez braves humains le bientôt célèbre récit de notre déchéance ; la Revanche des Palmipèdes est proche, prélude à la Grande Révolution Porcine qui nous assujettira au régime alimentaire du nouveau pouvoir en place. A cette occasion, la Grande Halle aux Poissons de Toulouse résonnera des échos de la propagande à la gloire du nouveau régime.

Amour
Winshluss a.k.a Vincent Paronnaud
Du 08/11/2008 au 13/12/2008

Winshluss est un mec discret.

Le récent succès du film Persepolis a révélé à un large public les talents de narrateur de Vincent Paronnaud, nom qu’il arbore, sous anxiolytiques, à la remise du prix du Jury du festival de Canne en 2007.

Malgré la direction éditoriale du journal Ferraille illustré, la création Supermarché puis du Musée Ferraille (qu’il assume toutes trois avec ses vieux compères Cizo et Felder) et, malgré deux nominations au festival d’Angoulême en 2004 et 2007, Winshluss demeure dans l’ombre de l’underground. Un cercle grandissant de fans illuminés s’arrache ses publications mais que sait-on réellement de lui ?

Né à la Rochelle en 1970, il traîne ensuite ses guêtres à Pau (64) où la légende raconte que, pendant des années, il ne fout pas grand chose. Sans doute mûrit-il doucement quelque blague avec d’autres compagnons d’errance. Sa ville d’adoption, récompensée de 4 fleurs au Concours des villes et villages fleuris, offre probablement un terrain propice à son éducation artistique. “Urbis palladium et gentis” – “Sauvegarde de la Ville et de la Nation” – n’est-elle pas la devise prometteuse des lieux ?

Comment expliquer, autrement que par cette maturation silencieuse, l’apparition d’un univers aiguisé dont tous les éléments – satire sociale, goût de l’ellipse, dessin débridé, références graphiques et musicales récurrentes. – sont en place dès le milieu des années 90 ? Winshluss publie ses premières histoires dans différents fanzines et revues alternatives : noire dans Jade, grinçante dans Ferraille, sauvage dans Hôpital Brut. Peu de temps auparavant, il co-fonde le groupe Shunatao qui, là encore, recrache des musiques blues, punk, rock qu’on devine digérées de longue date.

On pourrait croire Winshluss fruit d’une partouze entre Crumb, Mattioli et Vuillemin. Ce ne sont pourtant que ses tontons. Il connaît leur manières graphiques, leur goût cartoonesque et leur humour à la scie mais n’habite pas sous leur toit. Quel grand reporter pourrait d’ailleurs, par simple soucis bien sûr d’une vérité dénuée de tout sensationnel, prouver que ces trois-là ont couché ensemble ?

N’ont-ils pas chacun leur propre maison ? Après la glande, Winshluss travaille beaucoup maintenant pour retaper la sienne. Cette baraque, pas vieille mais déjà patinée, exige plus que ses seules rigeurs et virtuosité de fin technicien. On frappe à la porte. C’est la mort avec sa faux, la voisine.

“Je suis bien au numéro 64 ?

-Ah, non vous faites erreur. Le 64, c’est la villa en face avec l’interphone et la porte blindée.”

Pour embellir la maison en riant de la voisine, tant qu’il est encore temps, Winshluss sait qu’il faut simplement inventer.

Inutile de trop la ramener. Je vous le disais :

Winshluss est un mec discret.

Morvandiau, avril 2008

La fortune et l’humeur gouvernent le monde
Le Printemps de Septembre - à Toulouse
Du 26/09/2008 au 19/10/2008

“Mon invitation par l’équipe de GHP et Christian Bernard à participer cette année au Printemps de Septembre, en particulier à une édition titrée “Là où je vais, je suis déjà”, pourrait être liée à la manière dont les tableaux, dans mon cas, se fabriquent. Tout commence toujours sans intention. Ou presque.

Il s’agit surtout de créer des situations, sur la base des formes noires peintes sur fond gris, où au fil des essais, la conjonction des textures, des tonalités et des formes suscitent une association visuelle. Les images retenues, qu’il s’agisse de constructions abstraites, de figures ou d’espaces géométriques, sont ainsi étroitement liées aux expériences dont elles résultent, d’un point de vue physique comme psychologique. Elles existent dès le premier instant passé dans l’atelier même si, à ce moment-là, elles ne sont pas encore visibles.

Dans le cadre de la représentation des peintures à GHP, j’ai demandé conseil à l’architecte, Tarramo Broennimann (Groupe8 Architectes, Genève), afin de définir un dispositif.”

R. Regnery – août 2008

L’entraînement
Gaël Bonnefon & David Chaignon
Du 22/08/2008 au 13/09/2009

Ce qui rassemble les recherches plastiques de Gaël Bonnefon et David Chaignon, ce sont leurs captations dramatiques du monde, en suspens entre une réalité contrariée et des fictions excessives. Ces propositions, qu’elles soient photographiques ou en volume, ont la même mécanique, une mécanique hasardeuse qui entraîne leurs personnages vers la chute, l’attente, ou la gloire pour Stallone.

Mais l’entraînement c’est également la préparation physique et mentale que s’impose Rocky à chaque nouvel opus. Il se reconstruit continuellement pour ne pas faillir. A contrario dans les photographies de Gaël, les personnages semblent avoir compris qu’il n’y a pas d’entraînement à l’existence, malgré leur capacité à l’effort. Ils apparaissent écrasés par l’atmosphère crépusculaire, à la limite de la disparition.

Le jeu de contraste entre les deux propositions est saisissant, même si chacune d’elle comporte une part d’ambiguïté et de contradiction, mêlant désillusion et enchantement, spectaculaire et dérisoire. Les deux artistes oscillent ainsi avec vigueur et sincérité dans une lecture acerbe de notre postmodernité, tout en restant prompts à la critique ou à l’autocritique.

Reflet
Manystuff : Pierre Vanni, Jean Jullien, Benoit Lemoine, Damien Poulain, Superscript, Le club des Chevreuils
Du 20/06/2008 au 02/08/2008

Manystuff – le blog www.manystuff.org – propose de mener ses visiteurs à découvrir le portfolio de designers graphiques ; une sélection de graphistes journalière telle le miroir d’une pratique, le reflet d’un paysage.

Dans cette même dynamique, du 20 juin au 2 août 2008, Manystuff a présenté sa première exposition de graphisme contemporain, autour de la thématique du reflet et à partir de laquelle 8 jeunes graphistes ou studios ont exercé leur positionnement.

Tout comme le blog, cette exposition a souhaité faire dialoguer plusieurs approches différentes, allant du graphisme épuré et de l’expérimentation typographique pure, au design graphique tactile en trois dimensions et même au film.

Plusieurs expériences du graphisme donc – numérique, interactive, éditoriale, palpable – décomplexées mais s’attachant néanmoins toutes à réfléchir et à témoigner de ce qu’est la pratique graphique aujourd’hui. Tel un cabinet de curiosités, l’exposition foisonne, confronte, mélange, s’interroge et s’observe.

Intersection
Arno Fabre
Du 13/06/2008 au 14/06/2008

Le Marathon des Mots : 13  & 14 Juin 2008

Lectures : Maurice Bénichou, Hélène Filières (avec UEH), Thibault de Montalembert, Robert Plagnol, Abakar Adam Abaye, Valérie Bernatet, Elisabeth Masse, Cie La Part Manquante & Olivier Hussenet

Plasticien : Arno Fabre

Toutes les lectures avaient pour thème : l’eau. Elles étaient associées à d’autres disciplines comme la danse, la vidéo, la musique, le graphisme…

Nous avons eu le plaisir d’accueillir l’écrivain italien Francesco de Filippo pour son roman « Le Naufrageur » (lecture Robert Plagnol).

Playground
Playcollective : Pierre Vanni, Damien Vignaux a.k.a Elr°y, Florian Sabatier a.k.a ease, Julien Rivoire a.k.a Bastardgraphics, Melka, Nicolas André a.k.a Le Neopen
Du 02/05/2008 au 07/06/2008

Le collectif PLAY a été créé en Mai 2007 à l’occasion du festival lyonnais des Nuits sonores. Il est composé de six graphistes, soit Nicolas André (Le Neopen/Toulouse), Kamel Malkhoufi (Melka/Paris), Julien Rivoire (Bastardgraphics/Lyon), Florian Sabatier (ease/Paris), Pierre Vanni (Toulouse) et Damien Vigaux (elr°y/Toulouse).

L’idée de l’exposition PLAYGROUND proposée par la galerie GHP est de montrer la spécificité et le talent individuel de chaque artiste du collectif, en suivant un fil conducteur : le jeu !

Le temps d’une exposition et pour son 1er anniversaire, le collectif PLAY fait le choix d’une vie créative autonome. Concentrés dans un seul lieu, les univers graphiques des différents acteurs de PLAY se mélangent, se heurtent… mais cette fois-ci hors du plan de l’écran de projection.

Des étoiles plein les fesses
Amandine Urruty
Du 12/04/2008 au 29/02/2008

Après quelques années d’études et une brève carrière dans la chanson française underground, Amandine décline son bestiaire et sa galerie de personnages intrigants sur toutes sortes de supports. Tour à tour affichiste, illustratrice ou peintre sur corps pour Philippe Katerine, elle présente à la galerie GHP sa première exposition personnelle, tout en se consacrant parallèlement à la réalisation d’une bande dessinée, sobrement intitulée “Papatte”, basée sur une histoire de Philippe K.

Armée d’une solide technique de dessin classique proche de la gravure, Amandine Urruty nous dévoile une joyeuse galerie de portraits déviants, alliant costumes grotesques et décorum baroque, qui réconcilient miraculeusement les amoureux de la symbolique alchimique et les jeunes filles trop maquillées.

Mars Wars
Jean-Luc Favero
Du 29/01/2008 au 23/02/2008

Dessinateur, ayant débuté , encore étudiant aux Beaux-Arts , en réalisant des trompes-l’oeil, Jean- Luc Favero connaît cette fidélité, cette allégeance de l’art envers la nature.

A travers Mars Wars, il veut évidemment parler et représenter autre chose. Il redessine, remodèle, densifie les volumes et le propos. Inspiré par la personnalité d’Amhmad Shah Massoud, notamment telle que nous l’a montrée Christophe de Ponfilly, à travers son documentaire Massoud L’afghan, le propos veut mettre en lumière l’énergie constante qui se dégage du rapport étroit entre la guerre et l’amour. Massoud le poète.

Massoud le chef d’armée. L’homme qui pour parler de sa réalité – préparer la guerre pour l’indépendance de son peuple – parle de poésie.

L’amour et la liberté se gagnent au prix d’une bataille. A Favero de tisser alors sa vision du Moujahid à la mythologie grecque, Arès et Aphrodite – Mars, Vénus – couple infernal et adultérin. La beauté embrasse la violence ou la mort et une énergie se crée : le désir. Le désir dans son ambivalence.