Archive pour la catégorie ‘2009’

Les carottes sont cuites, deux fois

lundi 5 juillet 2010

Entre humour grinçant et critique teintée d’espoir, cette première exposition en duo témoigne avant tout d’un état d’esprit commun. S’exprimant par  une multiplicité de formes et de médiums (installations, volume, dessins…) ces deux plasticiens proposent une relecture du monde actuel.
David Lachavanne, plus habitué à créer dans l’environnement naturel, présente ici des détournements d’objets du quotidien produisant  ainsi des œuvres hybrides jouant sur la symbolique de ces combinaisons. Le travail de Frédéric Sallaz, écho d’un piratage généralisé, s’affirme quant à lui sous forme d’images et d’objets comme les gestes signifiants d’une révolte sereine.

In & Out

mercredi 16 juin 2010

Qui est In ? Qui est Out ?  On connait la chanson,  et l’œuvre d’Alexandre Nicolas peut sembler à première vue être dans le « In ». La convocation des habitus de classe comme autant d’incitation aux clins d’œil  ne doit pourtant pas tromper. Si la beauté et l’élégance des créations d’Alexandre Nicolas attire, séduit parce qu’il est exactement au centre de l’ironie ( c’est  une place qu’on lui envie) il ne s’agit pas ici de cela. Pas de mode, bien que les marques soient parfois convoquées. In and Out : dedans/dehors ; marche/ arrêt.  C’est ce dont on parle avec Alexandre Nicolas. La simplicité et la facilité ne sont qu’apparences.

Rien n’est donné,  il faut entrer ou sortir. Se pencher sur le sujet pour voir ce que contiennent tous ces blocs, ce que le contenu contient, ce dont il nous parle au-delà de l’image. Technique et théorique peuvent alors s’embrasser. Kiss Kiss….Certains penseront peut-être au recueil de Roald Dahl et à son inoubliable nouvelle du bébé Adolf Hitler : jusqu’à la dernière ligne on croit une chose et en une ligne de conclusion,  l’histoire se retourne ; dans la vie en une seconde la face du monde change. Prédestination. Il est difficile de parler d’être touché par la grâce dans le cas certaines fois. D’en accepter le sens de disposition de faveur divine. Et pourtant… ils ont aussi commencé petits.

Monstre ou super-héros. Alexandre Nicolas nous le rappelle de la manière la plus brillante. La plus détournée aussi.  En un tour de passe-passe grand maître de l’inclusion, artiste technicien, le cristal de synthèse est sa matière.


Frédéric Magazine

mercredi 16 juin 2010

Frédéric Magazine est à l’origine un site internet dédié au dessin. Depuis 2004, il présente de manière quotidienne des travaux d’artistes aux univers et aux nationalités différentes. En prolongement de ce support, une aventure éditoriale s’est mise en place, autre façon de diffuser le dessin.

Dans un premier volume – paru en 2006 – Isabelle Boinot, Frédéric Fleury, Emmanuelle Pidoux, Frédéric Poincelet et Stéphane Prigent, membres fondateurs de Frédéric Magazine, avaient choisi d’y développer plusieurs séries, y creusant les questionnements et positionnements relatifs au dessin. Argumentant dans leurs sens ou à contresens, quatorze dessinateurs furent conviés à participer au débat de ce premier livre ponctuant ainsi cette réflexion. Le deuxième volume, recentré sur les univers de ses fondateurs, Boinot, Fleury, Pidoux, Poincelet et Prigent avait pour ambition de faire sens en temps que collectif, tout en préservant chaque intimité artistique.

Les 14 invités présents sur l’exposition : Hendrik Hegray, Andy Bolus, Mehdi Hercberg, Jonas Delaborde, Yu Matsuoka, Blutch, Donato Di Nunno, Christian Aubrun, c.f., Mat Brinkman, Matt Lock, Matthew Thurber, Leon Sadler, Julien Carreyn, Aleksandra Waliszewska, Anne-Laure Draisey, Antoine Marquis, Yusaku Hanakuma & Misaki Kawaï

StringBreak

mercredi 16 juin 2010

La galerie GHP présente une exposition collective d’artistes féminines parmi lesquelles Anne Brunet, Miss Van, Mijn Schatje, Liz McGrath, Amandine Urruty, Darkimey, Cindy Gravelat, Caroline Sury et Mademoiselle Kat.

Anti-paritaires nous avons fait le choix de l’ultra-féminité. Chacune des artistes invitées se distingue par un univers hautement singulier. Pourtant, toutes semblent, à travers leurs créations, évoquer une même idée : le monde des fées, des jolies filles, petites créatures qui tout onirique, doux et charmeur qu’il est ne s’avère pas moins désenchanté et grinçant.

C’est cette dose d’impertinence que nous voulions aussi atteindre. Montée à l’occasion de la première manifestation organisée par l’association de galeries toulousaines Rrose Sélavy, l’exposition est également inscrite au programme du festival  » La Petite invite # Les Femmes s’en Mêlent « .

Voilà une exposition de printemps ensoleillé qui vous démontrera que les mieux loties pour regarder sous les jupes des filles sont encore les filles elles-mêmes…

Golemfabrik : Retropestive [sic]

mercredi 16 juin 2010

Golemfabrik : l’invention d’un peuple. Du peuple qui manque… Ou du peuple manqué.

Le projet Golemfabrik, conduit depuis quatre ans par Cyril Rouge, se veut lui aussi « l’invention d’un lieu ». La présentation variable de cette collection de figurines (une cinquantaine de modèles dont la taille varie entre 3 cm et 1m 70), est portée par un travail de « mise en scène» qui se définit  autant comme une tentative de narration spatialisée que comme une réponse appropriée aux différents endroits qui l’accueillent.

Le « Golemland », éphémère « terre promise » des golems, est un territoire à géométrie variable qui réclame incessamment de nouvelles topographies. Retropestive (sic) et autres proliférations se présente à la fois comme une rétrospective (terme assumé avec humour, pour dire que le projet a déjà un passé, et qu’il ne se trouve jamais très loin de sa possible conclusion) et une mise en perspective.

Loin de la vague Pop Trash qui a porté les présentations de figurines customisées (Philographe) et certaines propositions récentes (Berlin Undergaronne – mars 2009), Cyril Rouge interroge cette fois les courants plus sobres de Golemfabrik, ceux-là même qui ont permis de le définir comme une entreprise de « figuration minimale ».

Les golems se présentent sans toilettes exubérantes ou criardes. Tirages en béton brut, pièces uniques en argile juste séchée et vernie, épreuves

en céramique de synthèse sobrement laquées de noir ou de blanc, modèles en résine teintés dans la masse ou rendus transparents, les pièces dévoilées affirment le projet comme étant celui d’un plasticien, c’est à dire de quelqu’un qui interroge la matière et questionne les formes, plus soucieux du chemin que des étapes le jalonnant.

Golemfabrik : une manière de raconter avec des objets

Ce projet est fait de retour sur des propositions passées, notamment par le biais d’une sélection de « plateaux » en manière de « Best Of ».

Mais une fois encore, la répétition vaudra surtout pour les différences qui s’opèrent en son sein : Golemfabrik ne redit jamais exactement la même histoire, et ce qui est réitéré se transforme à chaque nouvelle occurrence.

Par ailleurs, Rétropestive (sic) et autres proliférations offre un regard sur des aspects plus récents ou plus souterrains du projet :

– son rapport à l’image photographique comme moyen de crever l’ici et maintenant pour le rendre perméable à l’ailleurs d’actions éphémères et passées.

– sa relation à la sérigraphie et à l’impression numérique comme vecteurs de formes simplifiées, retranchés d’une dimension et tirées vers l’endroit où la trace s’abolit en tache.

– sa confrontation épisodique à des formes plus volumineuses, qui par leur présence imposante questionnent les autres volumes et la tentation du « petit », du « très petit » ou du « tout petit » qui semble les motiver.

Quelques événements viennent aussi ponctuer Retropestive (sic) et autre proliférations :

– une journée de personnalisation et d’habillage graphique (custom) live de certains modèles de la collection par des artistes invités.

– une soirée de présentation des créations vidéo de Cyril Rouge (une recherche qui a précédé, et par certains endroits préfiguré ou accompagné Golemfabrik).

– l’intervention de musiciens interprétant des ambiances sonores et autres « pièces pour golems »…

ITO

mardi 18 mai 2010

Cette exposition nous présente “ITO”, la dernière publication de Yann Taillefer, un double livre publié aux éditions du Dernier Cri. Ainsi à travers des dessins originaux, des sérigraphies et des sculptures nous plongeons dans l’un des mondes les plus personnel et étrange de la narration graphique actuelle.

ito,taillefer

L’univers de Yann Taillefer est hanté par d’étranges créatures organiques qui s’entre-dévorent ou survivent en symbiose. Les chasseurs comme les proies y agissent en suivant leurs instincts primaires (manger, se défendre, se reproduire…) et se perdent dans d’absurdes cycles sans fin de gestes répétitifs. Ces pages complètement muettes, dénuées de héros, d’aventures épiques, ne racontent rien. Elles nous donnent juste à voir les logiques intrinsèques de ces mondes absurdes.

Pourtant on est tenu par la précision de ces mises en scènes qui reprennent les codes graphiques des modes d’emploi  et schémas techniques. Et l’on plonge avec vertige jusqu’au plus profond des entrailles de chaque créature en suivant les mises en abîme graphiques et narratives de ces histoires. Yann Taillefer nous propose ainsi des univers à la fois noirs et grouillants de vie.

A mi-chemin entre l’imagerie scientifique analytique la plus froide, et, le voyeurisme d’un enfant contemplant des insectes combattant au fond d’un bocal en verre.

Glasnostdead

mardi 18 mai 2010

Le collectif 100pression s’est présenté à la galerie en proposant de parcourir, le temps d’une exposition, un bout de chemin ensemble. Séduite par le contenu de cette candidature spontanée, GHP lui ouvre les portes pour deux semaines d’exposition très back to the USSR.

100pression s’empare des codes graphiques de l’ex-bloc soviétique pour prendre la défense de l’intégrité territoriale de nos imaginaires.

Ce collectif nantais, formé autour des arts graphiques, a construit une attaque en règle de l’imagerie servile en s’appuyant sur un noyau dur de six artistes en résidence de création et en faisant appel à des plasticiens, mobilisés dans tout l’hexagone. Marion Jdanoff, taxidermiste papivore, a prêté main-forte à l’offensive. On parle d’un colosse en papier…

On saluera enfin la venue du jeune russe Scheme, qui à la suite d’un long périple entre Moscou et Toulouse, s’est réapproprié l’alphabet cyrillique sur un des murs de la galerie.

Et parce que tout est parti d’un voyage, les photographies de Guillaume Jolly invitent notre regard à se porter sur la Russie dans tous ses extrêmes, démesurément contemporaine.

Roots’n’buds

vendredi 7 mai 2010

Le graffiti entre quatre murs ! Ça deviendrait presque une habitude… Alors que cette discipline urbaine trouve désormais légitimité dans la sphère de l’art contemporain, GHP invite trois pionniers du graffiti (Roots = les racines) à se confronter à la nouvelle génération (Buds = les bourgeons).

Tilt (célèbre entre autres choses pour ses Fetish Bubble Girls) et son acolyte Der, tous deux toulousains, ont vu naître le graffiti « made in France » et lui ont donné un élan particulier avec la Truskool, groupe d’artistes ayant influencé la discipline en France et à travers le monde.
Mist fait partie de la même génération, et comme ses deux confrères il a su faire preuve de la plus grande inventivité pour figurer aujourd’hui parmi les quelques références du « graff » français.

Que sont devenus ces pionniers ? Que proposent-ils aujourd’hui ? Quelle influence ont-ils encore aujourd’hui ?
Quel regard portent les jeunes artistes sur cette influence ? Comment l’ont-ils digéré ? Qu’apportent-ils de différent, de nouveau ?
Autant de questions que pose cette exposition en accueillant également trois jeunes graffeurs d’à peine 20 ans, qui montreront leur talent à leurs aînés et surtout au public friand de défis et d’expériences.

Le graffiti est bien vivant… peut-être aujourd’hui plus que jamais ! Un art qui se transmet de génération en génération… un art devenu mature… majeur ?