Noël, comme chaque année. Nos souvenirs sont tous rythmés par ce mysterieux rituel dont la découverte de la supercherie représente aussi le passage de l’enfance à l’âge adulte, une parabole freudienne sur le meurtre inconscient du père.
Quelle autre fête que Noël est-elle chargée d’autant de symboliques références, de tradition et merchandising? Quelle autre fête a-t’elle mieux su s’adapter au monde moderne? Païenne ou sacrée, cet évènement annuel ne cesse à la fois de nous émerveiller et de nous agacer. Nous émerveiller en nous faisant croire l’espace de quelques jours que le temps s’est arrêté, que le monde ressemble à une chaussette épaisse et chaude, réconfortante, dont chacun possède l’autre pied. Nous agacer par son totalitarisme, par son insinuosité sans limites.
Ce qui est devenu un moment familial, une parenthèse sociale tout autant qu’un moment de plaisir sans compter, synonyme d’une frénésie de consommation, est également devenu une obligation sociale. Il n’est pas anodin que la plus grande marque hégémonique – vous l’aurez deviné – soit aussi l’emblème de cette fête qui ne cesse de s’imposer partout. Noël est une fête ? Non, Noël est bien aujourd’hui une marque, une marque aux nombreuses licences !