StringBreak

mercredi 16 juin 2010

La galerie GHP présente une exposition collective d’artistes féminines parmi lesquelles Anne Brunet, Miss Van, Mijn Schatje, Liz McGrath, Amandine Urruty, Darkimey, Cindy Gravelat, Caroline Sury et Mademoiselle Kat.

Anti-paritaires nous avons fait le choix de l’ultra-féminité. Chacune des artistes invitées se distingue par un univers hautement singulier. Pourtant, toutes semblent, à travers leurs créations, évoquer une même idée : le monde des fées, des jolies filles, petites créatures qui tout onirique, doux et charmeur qu’il est ne s’avère pas moins désenchanté et grinçant.

C’est cette dose d’impertinence que nous voulions aussi atteindre. Montée à l’occasion de la première manifestation organisée par l’association de galeries toulousaines Rrose Sélavy, l’exposition est également inscrite au programme du festival  » La Petite invite # Les Femmes s’en Mêlent « .

Voilà une exposition de printemps ensoleillé qui vous démontrera que les mieux loties pour regarder sous les jupes des filles sont encore les filles elles-mêmes…

Golemfabrik : Retropestive [sic]

mercredi 16 juin 2010

Golemfabrik : l’invention d’un peuple. Du peuple qui manque… Ou du peuple manqué.

Le projet Golemfabrik, conduit depuis quatre ans par Cyril Rouge, se veut lui aussi « l’invention d’un lieu ». La présentation variable de cette collection de figurines (une cinquantaine de modèles dont la taille varie entre 3 cm et 1m 70), est portée par un travail de « mise en scène» qui se définit  autant comme une tentative de narration spatialisée que comme une réponse appropriée aux différents endroits qui l’accueillent.

Le « Golemland », éphémère « terre promise » des golems, est un territoire à géométrie variable qui réclame incessamment de nouvelles topographies. Retropestive (sic) et autres proliférations se présente à la fois comme une rétrospective (terme assumé avec humour, pour dire que le projet a déjà un passé, et qu’il ne se trouve jamais très loin de sa possible conclusion) et une mise en perspective.

Loin de la vague Pop Trash qui a porté les présentations de figurines customisées (Philographe) et certaines propositions récentes (Berlin Undergaronne – mars 2009), Cyril Rouge interroge cette fois les courants plus sobres de Golemfabrik, ceux-là même qui ont permis de le définir comme une entreprise de « figuration minimale ».

Les golems se présentent sans toilettes exubérantes ou criardes. Tirages en béton brut, pièces uniques en argile juste séchée et vernie, épreuves

en céramique de synthèse sobrement laquées de noir ou de blanc, modèles en résine teintés dans la masse ou rendus transparents, les pièces dévoilées affirment le projet comme étant celui d’un plasticien, c’est à dire de quelqu’un qui interroge la matière et questionne les formes, plus soucieux du chemin que des étapes le jalonnant.

Golemfabrik : une manière de raconter avec des objets

Ce projet est fait de retour sur des propositions passées, notamment par le biais d’une sélection de « plateaux » en manière de « Best Of ».

Mais une fois encore, la répétition vaudra surtout pour les différences qui s’opèrent en son sein : Golemfabrik ne redit jamais exactement la même histoire, et ce qui est réitéré se transforme à chaque nouvelle occurrence.

Par ailleurs, Rétropestive (sic) et autres proliférations offre un regard sur des aspects plus récents ou plus souterrains du projet :

– son rapport à l’image photographique comme moyen de crever l’ici et maintenant pour le rendre perméable à l’ailleurs d’actions éphémères et passées.

– sa relation à la sérigraphie et à l’impression numérique comme vecteurs de formes simplifiées, retranchés d’une dimension et tirées vers l’endroit où la trace s’abolit en tache.

– sa confrontation épisodique à des formes plus volumineuses, qui par leur présence imposante questionnent les autres volumes et la tentation du « petit », du « très petit » ou du « tout petit » qui semble les motiver.

Quelques événements viennent aussi ponctuer Retropestive (sic) et autre proliférations :

– une journée de personnalisation et d’habillage graphique (custom) live de certains modèles de la collection par des artistes invités.

– une soirée de présentation des créations vidéo de Cyril Rouge (une recherche qui a précédé, et par certains endroits préfiguré ou accompagné Golemfabrik).

– l’intervention de musiciens interprétant des ambiances sonores et autres « pièces pour golems »…

ITO

mardi 18 mai 2010

Cette exposition nous présente “ITO”, la dernière publication de Yann Taillefer, un double livre publié aux éditions du Dernier Cri. Ainsi à travers des dessins originaux, des sérigraphies et des sculptures nous plongeons dans l’un des mondes les plus personnel et étrange de la narration graphique actuelle.

ito,taillefer

L’univers de Yann Taillefer est hanté par d’étranges créatures organiques qui s’entre-dévorent ou survivent en symbiose. Les chasseurs comme les proies y agissent en suivant leurs instincts primaires (manger, se défendre, se reproduire…) et se perdent dans d’absurdes cycles sans fin de gestes répétitifs. Ces pages complètement muettes, dénuées de héros, d’aventures épiques, ne racontent rien. Elles nous donnent juste à voir les logiques intrinsèques de ces mondes absurdes.

Pourtant on est tenu par la précision de ces mises en scènes qui reprennent les codes graphiques des modes d’emploi  et schémas techniques. Et l’on plonge avec vertige jusqu’au plus profond des entrailles de chaque créature en suivant les mises en abîme graphiques et narratives de ces histoires. Yann Taillefer nous propose ainsi des univers à la fois noirs et grouillants de vie.

A mi-chemin entre l’imagerie scientifique analytique la plus froide, et, le voyeurisme d’un enfant contemplant des insectes combattant au fond d’un bocal en verre.

Glasnostdead

mardi 18 mai 2010

Le collectif 100pression s’est présenté à la galerie en proposant de parcourir, le temps d’une exposition, un bout de chemin ensemble. Séduite par le contenu de cette candidature spontanée, GHP lui ouvre les portes pour deux semaines d’exposition très back to the USSR.

100pression s’empare des codes graphiques de l’ex-bloc soviétique pour prendre la défense de l’intégrité territoriale de nos imaginaires.

Ce collectif nantais, formé autour des arts graphiques, a construit une attaque en règle de l’imagerie servile en s’appuyant sur un noyau dur de six artistes en résidence de création et en faisant appel à des plasticiens, mobilisés dans tout l’hexagone. Marion Jdanoff, taxidermiste papivore, a prêté main-forte à l’offensive. On parle d’un colosse en papier…

On saluera enfin la venue du jeune russe Scheme, qui à la suite d’un long périple entre Moscou et Toulouse, s’est réapproprié l’alphabet cyrillique sur un des murs de la galerie.

Et parce que tout est parti d’un voyage, les photographies de Guillaume Jolly invitent notre regard à se porter sur la Russie dans tous ses extrêmes, démesurément contemporaine.