Après quelques années d’études et une brève carrière dans la chanson française underground, Amandine décline son bestiaire et sa galerie de personnages intrigants sur toutes sortes de supports. Tour à tour affichiste, illustratrice ou peintre sur corps pour Philippe Katerine, elle présente à la galerie GHP sa première exposition personnelle, tout en se consacrant parallèlement à la réalisation d’une bande dessinée, sobrement intitulée “Papatte”, basée sur une histoire de Philippe K.
Armée d’une solide technique de dessin classique proche de la gravure, Amandine Urruty nous dévoile une joyeuse galerie de portraits déviants, alliant costumes grotesques et décorum baroque, qui réconcilient miraculeusement les amoureux de la symbolique alchimique et les jeunes filles trop maquillées.
Le collectif PLAY a été créé en Mai 2007 à l’occasion du festival lyonnais des Nuits sonores. Il est composé de six graphistes, soit Nicolas André (Le Neopen/Toulouse), Kamel Malkhoufi (Melka/Paris), Julien Rivoire (Bastardgraphics/Lyon), Florian Sabatier (ease/Paris), Pierre Vanni (Toulouse) et Damien Vigaux (elr°y/Toulouse).
L’idée de l’exposition PLAYGROUND proposée par la galerie GHP est de montrer la spécificité et le talent individuel de chaque artiste du collectif, en suivant un fil conducteur : le jeu !
Le temps d’une exposition et pour son 1er anniversaire, le collectif PLAY fait le choix d’une vie créative autonome. Concentrés dans un seul lieu, les univers graphiques des différents acteurs de PLAY se mélangent, se heurtent… mais cette fois-ci hors du plan de l’écran de projection.
Lectures : Maurice Bénichou, Hélène Filières (avec UEH), Thibault de Montalembert, Robert Plagnol, Abakar Adam Abaye, Valérie Bernatet, Elisabeth Masse, Cie La Part Manquante & Olivier Hussenet
Plasticien : Arno Fabre
Toutes les lectures avaient pour thème : l’eau. Elles étaient associées à d’autres disciplines comme la danse, la vidéo, la musique, le graphisme…
Nous avons eu le plaisir d’accueillir l’écrivain italien Francesco de Filippo pour son roman « Le Naufrageur » (lecture Robert Plagnol).
Manystuff – le blog www.manystuff.org – propose de mener ses visiteurs à découvrir le portfolio de designers graphiques ; une sélection de graphistes journalière telle le miroir d’une pratique, le reflet d’un paysage.
Dans cette même dynamique, du 20 juin au 2 août 2008, Manystuff a présenté sa première exposition de graphisme contemporain, autour de la thématique du reflet et à partir de laquelle 8 jeunes graphistes ou studios ont exercé leur positionnement.
Tout comme le blog, cette exposition a souhaité faire dialoguer plusieurs approches différentes, allant du graphisme épuré et de l’expérimentation typographique pure, au design graphique tactile en trois dimensions et même au film.
Plusieurs expériences du graphisme donc – numérique, interactive, éditoriale, palpable – décomplexées mais s’attachant néanmoins toutes à réfléchir et à témoigner de ce qu’est la pratique graphique aujourd’hui. Tel un cabinet de curiosités, l’exposition foisonne, confronte, mélange, s’interroge et s’observe.
Ce qui rassemble les recherches plastiques de Gaël Bonnefon et David Chaignon, ce sont leurs captations dramatiques du monde, en suspens entre une réalité contrariée et des fictions excessives. Ces propositions, qu’elles soient photographiques ou en volume, ont la même mécanique, une mécanique hasardeuse qui entraîne leurs personnages vers la chute, l’attente, ou la gloire pour Stallone.
Mais l’entraînement c’est également la préparation physique et mentale que s’impose Rocky à chaque nouvel opus. Il se reconstruit continuellement pour ne pas faillir. A contrario dans les photographies de Gaël, les personnages semblent avoir compris qu’il n’y a pas d’entraînement à l’existence, malgré leur capacité à l’effort. Ils apparaissent écrasés par l’atmosphère crépusculaire, à la limite de la disparition.
Le jeu de contraste entre les deux propositions est saisissant, même si chacune d’elle comporte une part d’ambiguïté et de contradiction, mêlant désillusion et enchantement, spectaculaire et dérisoire. Les deux artistes oscillent ainsi avec vigueur et sincérité dans une lecture acerbe de notre postmodernité, tout en restant prompts à la critique ou à l’autocritique.
“Mon invitation par l’équipe de GHP et Christian Bernard à participer cette année au Printemps de Septembre, en particulier à une édition titrée “Là où je vais, je suis déjà”, pourrait être liée à la manière dont les tableaux, dans mon cas, se fabriquent. Tout commence toujours sans intention. Ou presque.
Il s’agit surtout de créer des situations, sur la base des formes noires peintes sur fond gris, où au fil des essais, la conjonction des textures, des tonalités et des formes suscitent une association visuelle. Les images retenues, qu’il s’agisse de constructions abstraites, de figures ou d’espaces géométriques, sont ainsi étroitement liées aux expériences dont elles résultent, d’un point de vue physique comme psychologique. Elles existent dès le premier instant passé dans l’atelier même si, à ce moment-là, elles ne sont pas encore visibles.
Dans le cadre de la représentation des peintures à GHP, j’ai demandé conseil à l’architecte, Tarramo Broennimann (Groupe8 Architectes, Genève), afin de définir un dispositif.”
Créé en 2001, par Hobz, Honda et Onde, TRBDSGN (Turbo Design) est un studio de création, véritable laboratoire de recherche, où est privilégié le travail des nouvelles techniques et des nouvelles matières.
En permanente évolution, leur travail obéit à une agréable doctrine : privilégier le plaisir. C’est un état d’esprit qui pousse les trois artistes designers à chercher, pour leurs réalisations, le perfectionnement constant doublé du soucis supplémentaire de trouver une place tant à l’individu qu’au collectif.
Diversifié, le TRBDSGN répond autant à des commandes d’identités graphiques et stylistiques (intervention sur l’habillage du record TGV-Megamark, Absolut Raspburry, Teaser Crop, Archos, Gin Hendricks, etc) qu’à leurs propres élans créatifs par la fabrication d’objets. Les trois artistes ont notamment la particularité d’intervenir sur des lieux mis à leur disposition pour des créations conceptuelles et éphémères. Les pièces créées dans le cadre de ces interventions sont basées sur le principe du recyclage et c’est ce que GHP proposait en studio de création en cette période de rentrée 2007; deux semaines pendant lesquelles l’espace s’est transformé en atelier de l’art-design. Le public a même été invité à rencontrer TRBDSGN pour proposer meubles et accessoires en vue d’un ré-habillage et d’une customisation.
Noël, comme chaque année. Nos souvenirs sont tous rythmés par ce mysterieux rituel dont la découverte de la supercherie représente aussi le passage de l’enfance à l’âge adulte, une parabole freudienne sur le meurtre inconscient du père.
Quelle autre fête que Noël est-elle chargée d’autant de symboliques références, de tradition et merchandising? Quelle autre fête a-t’elle mieux su s’adapter au monde moderne? Païenne ou sacrée, cet évènement annuel ne cesse à la fois de nous émerveiller et de nous agacer. Nous émerveiller en nous faisant croire l’espace de quelques jours que le temps s’est arrêté, que le monde ressemble à une chaussette épaisse et chaude, réconfortante, dont chacun possède l’autre pied. Nous agacer par son totalitarisme, par son insinuosité sans limites.
Ce qui est devenu un moment familial, une parenthèse sociale tout autant qu’un moment de plaisir sans compter, synonyme d’une frénésie de consommation, est également devenu une obligation sociale. Il n’est pas anodin que la plus grande marque hégémonique – vous l’aurez deviné – soit aussi l’emblème de cette fête qui ne cesse de s’imposer partout. Noël est une fête ? Non, Noël est bien aujourd’hui une marque, une marque aux nombreuses licences !
Dessinateur, ayant débuté , encore étudiant aux Beaux-Arts , en réalisant des trompes-l’oeil, Jean- Luc Favero connaît cette fidélité, cette allégeance de l’art envers la nature.
A travers Mars Wars, il veut évidemment parler et représenter autre chose. Il redessine, remodèle, densifie les volumes et le propos. Inspiré par la personnalité d’Amhmad Shah Massoud, notamment telle que nous l’a montrée Christophe de Ponfilly, à travers son documentaire Massoud L’afghan, le propos veut mettre en lumière l’énergie constante qui se dégage du rapport étroit entre la guerre et l’amour. Massoud le poète.
Massoud le chef d’armée. L’homme qui pour parler de sa réalité – préparer la guerre pour l’indépendance de son peuple – parle de poésie.
L’amour et la liberté se gagnent au prix d’une bataille. A Favero de tisser alors sa vision du Moujahid à la mythologie grecque, Arès et Aphrodite – Mars, Vénus – couple infernal et adultérin. La beauté embrasse la violence ou la mort et une énergie se crée : le désir. Le désir dans son ambivalence.
Le récent succès du film Persepolis a révélé à un large public les talents de narrateur de Vincent Paronnaud, nom qu’il arbore, sous anxiolytiques, à la remise du prix du Jury du festival de Canne en 2007.
Malgré la direction éditoriale du journal Ferraille illustré, la création Supermarché puis du Musée Ferraille (qu’il assume toutes trois avec ses vieux compères Cizo et Felder) et, malgré deux nominations au festival d’Angoulême en 2004 et 2007, Winshluss demeure dans l’ombre de l’underground. Un cercle grandissant de fans illuminés s’arrache ses publications mais que sait-on réellement de lui ?
Né à la Rochelle en 1970, il traîne ensuite ses guêtres à Pau (64) où la légende raconte que, pendant des années, il ne fout pas grand chose. Sans doute mûrit-il doucement quelque blague avec d’autres compagnons d’errance. Sa ville d’adoption, récompensée de 4 fleurs au Concours des villes et villages fleuris, offre probablement un terrain propice à son éducation artistique. “Urbis palladium et gentis” – “Sauvegarde de la Ville et de la Nation” – n’est-elle pas la devise prometteuse des lieux ?
Comment expliquer, autrement que par cette maturation silencieuse, l’apparition d’un univers aiguisé dont tous les éléments – satire sociale, goût de l’ellipse, dessin débridé, références graphiques et musicales récurrentes. – sont en place dès le milieu des années 90 ? Winshluss publie ses premières histoires dans différents fanzines et revues alternatives : noire dans Jade, grinçante dans Ferraille, sauvage dans Hôpital Brut. Peu de temps auparavant, il co-fonde le groupe Shunatao qui, là encore, recrache des musiques blues, punk, rock qu’on devine digérées de longue date.
On pourrait croire Winshluss fruit d’une partouze entre Crumb, Mattioli et Vuillemin. Ce ne sont pourtant que ses tontons. Il connaît leur manières graphiques, leur goût cartoonesque et leur humour à la scie mais n’habite pas sous leur toit. Quel grand reporter pourrait d’ailleurs, par simple soucis bien sûr d’une vérité dénuée de tout sensationnel, prouver que ces trois-là ont couché ensemble ?
N’ont-ils pas chacun leur propre maison ? Après la glande, Winshluss travaille beaucoup maintenant pour retaper la sienne. Cette baraque, pas vieille mais déjà patinée, exige plus que ses seules rigeurs et virtuosité de fin technicien. On frappe à la porte. C’est la mort avec sa faux, la voisine.
“Je suis bien au numéro 64 ?
-Ah, non vous faites erreur. Le 64, c’est la villa en face avec l’interphone et la porte blindée.”
Pour embellir la maison en riant de la voisine, tant qu’il est encore temps, Winshluss sait qu’il faut simplement inventer.