Les carottes sont cuites, deux fois

lundi 5 juillet 2010

Entre humour grinçant et critique teintée d’espoir, cette première exposition en duo témoigne avant tout d’un état d’esprit commun. S’exprimant par  une multiplicité de formes et de médiums (installations, volume, dessins…) ces deux plasticiens proposent une relecture du monde actuel.
David Lachavanne, plus habitué à créer dans l’environnement naturel, présente ici des détournements d’objets du quotidien produisant  ainsi des œuvres hybrides jouant sur la symbolique de ces combinaisons. Le travail de Frédéric Sallaz, écho d’un piratage généralisé, s’affirme quant à lui sous forme d’images et d’objets comme les gestes signifiants d’une révolte sereine.

In & Out

mercredi 16 juin 2010

Qui est In ? Qui est Out ?  On connait la chanson,  et l’œuvre d’Alexandre Nicolas peut sembler à première vue être dans le « In ». La convocation des habitus de classe comme autant d’incitation aux clins d’œil  ne doit pourtant pas tromper. Si la beauté et l’élégance des créations d’Alexandre Nicolas attire, séduit parce qu’il est exactement au centre de l’ironie ( c’est  une place qu’on lui envie) il ne s’agit pas ici de cela. Pas de mode, bien que les marques soient parfois convoquées. In and Out : dedans/dehors ; marche/ arrêt.  C’est ce dont on parle avec Alexandre Nicolas. La simplicité et la facilité ne sont qu’apparences.

Rien n’est donné,  il faut entrer ou sortir. Se pencher sur le sujet pour voir ce que contiennent tous ces blocs, ce que le contenu contient, ce dont il nous parle au-delà de l’image. Technique et théorique peuvent alors s’embrasser. Kiss Kiss….Certains penseront peut-être au recueil de Roald Dahl et à son inoubliable nouvelle du bébé Adolf Hitler : jusqu’à la dernière ligne on croit une chose et en une ligne de conclusion,  l’histoire se retourne ; dans la vie en une seconde la face du monde change. Prédestination. Il est difficile de parler d’être touché par la grâce dans le cas certaines fois. D’en accepter le sens de disposition de faveur divine. Et pourtant… ils ont aussi commencé petits.

Monstre ou super-héros. Alexandre Nicolas nous le rappelle de la manière la plus brillante. La plus détournée aussi.  En un tour de passe-passe grand maître de l’inclusion, artiste technicien, le cristal de synthèse est sa matière.


Janet & the icebergs

mercredi 16 juin 2010

GHP donne carte blanche à Jean-Luc Verna. Pour cette exposition – Janet and the icebergs, groupe qui ne se nomma ainsi le temps d’un unique disque – Jean Luc Verna a choisi de rassembler, comme pour un guest album, Hyppolyte Hentgen (Lina Hentgen + Gaëlle Hippolyte), Julien Tiberi, Frédéric Sallaz, Karim Ghelloussi, Jonathan Cejudo et Loïc Lepivert pour composer un album de dessins.

A l’image du Commissariat Verna, tout sera dans l’intuition, le sensible, l’excitation. L’humble harmonie découlant de l’insolite présence de ces praticiens réunis en un même lieu à un même moment n’excluant pas la prise de risque : comme dans ces concerts faussement improvisés !

Différentes pratiques d’un même médium, différents formats mais aussi des tempéraments distincts, différentes origines et références donneront le tempo et l’harmonie d’un festival singulier d’images tous azimuts.

Frédéric Magazine

mercredi 16 juin 2010

Frédéric Magazine est à l’origine un site internet dédié au dessin. Depuis 2004, il présente de manière quotidienne des travaux d’artistes aux univers et aux nationalités différentes. En prolongement de ce support, une aventure éditoriale s’est mise en place, autre façon de diffuser le dessin.

Dans un premier volume – paru en 2006 – Isabelle Boinot, Frédéric Fleury, Emmanuelle Pidoux, Frédéric Poincelet et Stéphane Prigent, membres fondateurs de Frédéric Magazine, avaient choisi d’y développer plusieurs séries, y creusant les questionnements et positionnements relatifs au dessin. Argumentant dans leurs sens ou à contresens, quatorze dessinateurs furent conviés à participer au débat de ce premier livre ponctuant ainsi cette réflexion. Le deuxième volume, recentré sur les univers de ses fondateurs, Boinot, Fleury, Pidoux, Poincelet et Prigent avait pour ambition de faire sens en temps que collectif, tout en préservant chaque intimité artistique.

Les 14 invités présents sur l’exposition : Hendrik Hegray, Andy Bolus, Mehdi Hercberg, Jonas Delaborde, Yu Matsuoka, Blutch, Donato Di Nunno, Christian Aubrun, c.f., Mat Brinkman, Matt Lock, Matthew Thurber, Leon Sadler, Julien Carreyn, Aleksandra Waliszewska, Anne-Laure Draisey, Antoine Marquis, Yusaku Hanakuma & Misaki Kawaï

Hello Lilith

samedi 29 mai 2010

GHP prend à nouveau rendez-vous avec l’art exclusivement féminin. Après Stringbreak en 2009, du 6 février au 20 mars 2010, sur invitation de l’équipe de galeristes, quatre jeunes-femmes – Muriel Décaillet (Ch), Océane Moussé (Fr), Sophie Bacquié (Fr), Yasmina (Fr) vont investir l’espace de toute leur douceur et toute leur noirceur. « Hello Lilith », titre en forme de clin d’œil, veut concilier ou souligner les ambigüités en mixant les symboles.

Des femmes mignonnes, fleurs d’un jardin originel, fraîches, à l’âme noire. Si noire depuis des millénaires, au premier jour de la création, dans un monde de symboles, d’appropriations où la douceur est forcément jolie, ronde avec des nœuds dans les cheveux.  Sommes-nous, sont-elles devenues des minettes au nez délicat tout rose, aux yeux grands ouverts d’étonnements et de rires, si petite et si fragile, capable de dévorer les séminales intentions de l’humanité  ?  L’art au féminin – attention, tendez les bâches ! – sort ovaires, hystérie, le coeur et l’amour qui vont avec. Et de quoi on parle ? De sexe, de cloaque, d’humeurs, de plongée dans le limon du jardin perdu, de pisseuses.

Las de l’idée de nouvelles Eves, jeunes et pas, rêveuses fondantes d’envie et de mièvrerie devant la féline sniffeuse d’hélium, Kitty, virée des rêves des petites filles pour devenir logo maximum, las de l’idée d’un glissement du mythe de la femme maman et putain à la fois, las de la possibilité toujours ravivée d’une émancipation, de la récurrence d’une ambiguïté dans la posture de l’art féminin… de ce limon de lassitudes est sortie Lilith. Et s’il n’y avait jamais eu de changement, si la révolution dans la création et les sensibilités était ce tour complet sur soi qui ramène toujours au départ : à Lilith femme primordiale ?

L’exposition ne revendique aucune forme de –isme pourtant elle réunit des artistes dont les concordances réussissent à nous mener sur le terrain de cette féminité où l’intime prend la première place, où la pudeur se joue dans les rêves et l’ardeur de l’être sous vos yeux.

De soi aux représentations communes, de la mythologie aux atours quotidiens, et forcément féminins, « Hello Lilith » veut entrainer les visiteurs dans des jardins infinis, arachnéens, en apparence paradisiaques où chaque pas les rapproche peut-être des portes de l’enfer. Un enfer personnel ou fabriqué en tous cas où le désir, lui, est nu et dont on agace les limites.



Roots’n’buds

vendredi 7 mai 2010

Le graffiti entre quatre murs ! Ça deviendrait presque une habitude… Alors que cette discipline urbaine trouve désormais légitimité dans la sphère de l’art contemporain, GHP invite trois pionniers du graffiti (Roots = les racines) à se confronter à la nouvelle génération (Buds = les bourgeons).

Tilt (célèbre entre autres choses pour ses Fetish Bubble Girls) et son acolyte Der, tous deux toulousains, ont vu naître le graffiti « made in France » et lui ont donné un élan particulier avec la Truskool, groupe d’artistes ayant influencé la discipline en France et à travers le monde.
Mist fait partie de la même génération, et comme ses deux confrères il a su faire preuve de la plus grande inventivité pour figurer aujourd’hui parmi les quelques références du « graff » français.

Que sont devenus ces pionniers ? Que proposent-ils aujourd’hui ? Quelle influence ont-ils encore aujourd’hui ?
Quel regard portent les jeunes artistes sur cette influence ? Comment l’ont-ils digéré ? Qu’apportent-ils de différent, de nouveau ?
Autant de questions que pose cette exposition en accueillant également trois jeunes graffeurs d’à peine 20 ans, qui montreront leur talent à leurs aînés et surtout au public friand de défis et d’expériences.

Le graffiti est bien vivant… peut-être aujourd’hui plus que jamais ! Un art qui se transmet de génération en génération… un art devenu mature… majeur ?