Entre humour grinçant et critique teintée d’espoir, cette première exposition en duo témoigne avant tout d’un état d’esprit commun. S’exprimant par une multiplicité de formes et de médiums (installations, volume, dessins…) ces deux plasticiens proposent une relecture du monde actuel.
David Lachavanne, plus habitué à créer dans l’environnement naturel, présente ici des détournements d’objets du quotidien produisant ainsi des œuvres hybrides jouant sur la symbolique de ces combinaisons. Le travail de Frédéric Sallaz, écho d’un piratage généralisé, s’affirme quant à lui sous forme d’images et d’objets comme les gestes signifiants d’une révolte sereine.
Les carottes sont cuites, deux fois
lundi 5 juillet 2010Pulp !
mercredi 16 juin 2010« La télévision, 25 images par seconde, 24 heures sur 24, 365 jours par an, des centaines de chaînes : des milliards d’images… Un mouvement perpétuel qui berce notre société, une esthétique cathodique qui reflète l’image du monde dans un simulacre de réalité… »
Cinéphile et télévore, le petit écran va devenir la première source d’inspiration d’Olivier Marrache. Conscient de la possibilité de saisir l’absurde et la photogénie du flux télévisuel, la couleur et le cadrage seront d’une importance primordiale, tout comme le souci de la désuétude. Le résultat obtenu, sur plusieurs années de traque télévisuelle, témoigne d’une esthétique flirtant avec le kitch sans l’approcher vraiment. À la frontière de ce kitch-là, la série de clichés présentée dans le cadre de l’expo PULP ! étonne par son élégance et la pertinence des prises de vues.
In & Out
mercredi 16 juin 2010Qui est In ? Qui est Out ? On connait la chanson, et l’œuvre d’Alexandre Nicolas peut sembler à première vue être dans le « In ». La convocation des habitus de classe comme autant d’incitation aux clins d’œil ne doit pourtant pas tromper. Si la beauté et l’élégance des créations d’Alexandre Nicolas attire, séduit parce qu’il est exactement au centre de l’ironie ( c’est une place qu’on lui envie) il ne s’agit pas ici de cela. Pas de mode, bien que les marques soient parfois convoquées. In and Out : dedans/dehors ; marche/ arrêt. C’est ce dont on parle avec Alexandre Nicolas. La simplicité et la facilité ne sont qu’apparences.
Rien n’est donné, il faut entrer ou sortir. Se pencher sur le sujet pour voir ce que contiennent tous ces blocs, ce que le contenu contient, ce dont il nous parle au-delà de l’image. Technique et théorique peuvent alors s’embrasser. Kiss Kiss….Certains penseront peut-être au recueil de Roald Dahl et à son inoubliable nouvelle du bébé Adolf Hitler : jusqu’à la dernière ligne on croit une chose et en une ligne de conclusion, l’histoire se retourne ; dans la vie en une seconde la face du monde change. Prédestination. Il est difficile de parler d’être touché par la grâce dans le cas certaines fois. D’en accepter le sens de disposition de faveur divine. Et pourtant… ils ont aussi commencé petits.
Monstre ou super-héros. Alexandre Nicolas nous le rappelle de la manière la plus brillante. La plus détournée aussi. En un tour de passe-passe grand maître de l’inclusion, artiste technicien, le cristal de synthèse est sa matière.
Janet & the icebergs
mercredi 16 juin 2010GHP donne carte blanche à Jean-Luc Verna. Pour cette exposition – Janet and the icebergs, groupe qui ne se nomma ainsi le temps d’un unique disque – Jean Luc Verna a choisi de rassembler, comme pour un guest album, Hyppolyte Hentgen (Lina Hentgen + Gaëlle Hippolyte), Julien Tiberi, Frédéric Sallaz, Karim Ghelloussi, Jonathan Cejudo et Loïc Lepivert pour composer un album de dessins.
A l’image du Commissariat Verna, tout sera dans l’intuition, le sensible, l’excitation. L’humble harmonie découlant de l’insolite présence de ces praticiens réunis en un même lieu à un même moment n’excluant pas la prise de risque : comme dans ces concerts faussement improvisés !
Différentes pratiques d’un même médium, différents formats mais aussi des tempéraments distincts, différentes origines et références donneront le tempo et l’harmonie d’un festival singulier d’images tous azimuts.
Un (h)étérose
mercredi 16 juin 2010Olivier Auguste est né à Niort en 1965, il vit et travaille à Lyon. Après deux années d’études en publicité-graphisme à l’Académie Bujean/Bégeault de Poitiers, il se consacre à la peinture, qu’il étudira de 1985 à 1991, à l’école des Beaux-Arts d’Avignon. Il obtient le Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique. Installé dans un atelier conventionné de la ville de Lyon, Olivier Auguste poursuit ses recherches picturales parallèlement à une activité associative d’aide au parcours professionnel des jeunes artistes. La galerie GHP a eu le plaisir d’accueillir au cours de l’été 2007 le peintre lyonnais, artiste sensible et généreux. Ses œuvres nous ont séduits par la beauté du geste amoureux et érotique. De grandes toiles colorées, des dessins ligne claire sur papier, des gravures en hommage à Verlaine sont proposées à la découverte.
L’écrin mis en scène par GHP avec l’artiste a permis de jouer entre mystère et extravagance. Une série de toiles a été spécialement peinte pour cette exposition et trois tondos (toiles rondes) ont apporté la touche finale d’une exposition étourdissante.
Frédéric Magazine
mercredi 16 juin 2010Frédéric Magazine est à l’origine un site internet dédié au dessin. Depuis 2004, il présente de manière quotidienne des travaux d’artistes aux univers et aux nationalités différentes. En prolongement de ce support, une aventure éditoriale s’est mise en place, autre façon de diffuser le dessin.
Dans un premier volume – paru en 2006 – Isabelle Boinot, Frédéric Fleury, Emmanuelle Pidoux, Frédéric Poincelet et Stéphane Prigent, membres fondateurs de Frédéric Magazine, avaient choisi d’y développer plusieurs séries, y creusant les questionnements et positionnements relatifs au dessin. Argumentant dans leurs sens ou à contresens, quatorze dessinateurs furent conviés à participer au débat de ce premier livre ponctuant ainsi cette réflexion. Le deuxième volume, recentré sur les univers de ses fondateurs, Boinot, Fleury, Pidoux, Poincelet et Prigent avait pour ambition de faire sens en temps que collectif, tout en préservant chaque intimité artistique.
Les 14 invités présents sur l’exposition : Hendrik Hegray, Andy Bolus, Mehdi Hercberg, Jonas Delaborde, Yu Matsuoka, Blutch, Donato Di Nunno, Christian Aubrun, c.f., Mat Brinkman, Matt Lock, Matthew Thurber, Leon Sadler, Julien Carreyn, Aleksandra Waliszewska, Anne-Laure Draisey, Antoine Marquis, Yusaku Hanakuma & Misaki Kawaï
StringBreak
mercredi 16 juin 2010La galerie GHP présente une exposition collective d’artistes féminines parmi lesquelles Anne Brunet, Miss Van, Mijn Schatje, Liz McGrath, Amandine Urruty, Darkimey, Cindy Gravelat, Caroline Sury et Mademoiselle Kat.
Anti-paritaires nous avons fait le choix de l’ultra-féminité. Chacune des artistes invitées se distingue par un univers hautement singulier. Pourtant, toutes semblent, à travers leurs créations, évoquer une même idée : le monde des fées, des jolies filles, petites créatures qui tout onirique, doux et charmeur qu’il est ne s’avère pas moins désenchanté et grinçant.
C’est cette dose d’impertinence que nous voulions aussi atteindre. Montée à l’occasion de la première manifestation organisée par l’association de galeries toulousaines Rrose Sélavy, l’exposition est également inscrite au programme du festival » La Petite invite # Les Femmes s’en Mêlent « .
Voilà une exposition de printemps ensoleillé qui vous démontrera que les mieux loties pour regarder sous les jupes des filles sont encore les filles elles-mêmes…
Golemfabrik : Retropestive [sic]
mercredi 16 juin 2010Golemfabrik : l’invention d’un peuple. Du peuple qui manque… Ou du peuple manqué.
Le projet Golemfabrik, conduit depuis quatre ans par Cyril Rouge, se veut lui aussi « l’invention d’un lieu ». La présentation variable de cette collection de figurines (une cinquantaine de modèles dont la taille varie entre 3 cm et 1m 70), est portée par un travail de « mise en scène» qui se définit autant comme une tentative de narration spatialisée que comme une réponse appropriée aux différents endroits qui l’accueillent.
Le « Golemland », éphémère « terre promise » des golems, est un territoire à géométrie variable qui réclame incessamment de nouvelles topographies. Retropestive (sic) et autres proliférations se présente à la fois comme une rétrospective (terme assumé avec humour, pour dire que le projet a déjà un passé, et qu’il ne se trouve jamais très loin de sa possible conclusion) et une mise en perspective.
Loin de la vague Pop Trash qui a porté les présentations de figurines customisées (Philographe) et certaines propositions récentes (Berlin Undergaronne – mars 2009), Cyril Rouge interroge cette fois les courants plus sobres de Golemfabrik, ceux-là même qui ont permis de le définir comme une entreprise de « figuration minimale ».
Les golems se présentent sans toilettes exubérantes ou criardes. Tirages en béton brut, pièces uniques en argile juste séchée et vernie, épreuves
en céramique de synthèse sobrement laquées de noir ou de blanc, modèles en résine teintés dans la masse ou rendus transparents, les pièces dévoilées affirment le projet comme étant celui d’un plasticien, c’est à dire de quelqu’un qui interroge la matière et questionne les formes, plus soucieux du chemin que des étapes le jalonnant.
Golemfabrik : une manière de raconter avec des objets
Ce projet est fait de retour sur des propositions passées, notamment par le biais d’une sélection de « plateaux » en manière de « Best Of ».
Mais une fois encore, la répétition vaudra surtout pour les différences qui s’opèrent en son sein : Golemfabrik ne redit jamais exactement la même histoire, et ce qui est réitéré se transforme à chaque nouvelle occurrence.
Par ailleurs, Rétropestive (sic) et autres proliférations offre un regard sur des aspects plus récents ou plus souterrains du projet :
– son rapport à l’image photographique comme moyen de crever l’ici et maintenant pour le rendre perméable à l’ailleurs d’actions éphémères et passées.
– sa relation à la sérigraphie et à l’impression numérique comme vecteurs de formes simplifiées, retranchés d’une dimension et tirées vers l’endroit où la trace s’abolit en tache.
– sa confrontation épisodique à des formes plus volumineuses, qui par leur présence imposante questionnent les autres volumes et la tentation du « petit », du « très petit » ou du « tout petit » qui semble les motiver.
Quelques événements viennent aussi ponctuer Retropestive (sic) et autre proliférations :
– une journée de personnalisation et d’habillage graphique (custom) live de certains modèles de la collection par des artistes invités.
– une soirée de présentation des créations vidéo de Cyril Rouge (une recherche qui a précédé, et par certains endroits préfiguré ou accompagné Golemfabrik).
– l’intervention de musiciens interprétant des ambiances sonores et autres « pièces pour golems »…
Hello Lilith
samedi 29 mai 2010GHP prend à nouveau rendez-vous avec l’art exclusivement féminin. Après Stringbreak en 2009, du 6 février au 20 mars 2010, sur invitation de l’équipe de galeristes, quatre jeunes-femmes – Muriel Décaillet (Ch), Océane Moussé (Fr), Sophie Bacquié (Fr), Yasmina (Fr) vont investir l’espace de toute leur douceur et toute leur noirceur. « Hello Lilith », titre en forme de clin d’œil, veut concilier ou souligner les ambigüités en mixant les symboles.
Des femmes mignonnes, fleurs d’un jardin originel, fraîches, à l’âme noire. Si noire depuis des millénaires, au premier jour de la création, dans un monde de symboles, d’appropriations où la douceur est forcément jolie, ronde avec des nœuds dans les cheveux. Sommes-nous, sont-elles devenues des minettes au nez délicat tout rose, aux yeux grands ouverts d’étonnements et de rires, si petite et si fragile, capable de dévorer les séminales intentions de l’humanité ? L’art au féminin – attention, tendez les bâches ! – sort ovaires, hystérie, le coeur et l’amour qui vont avec. Et de quoi on parle ? De sexe, de cloaque, d’humeurs, de plongée dans le limon du jardin perdu, de pisseuses.
Las de l’idée de nouvelles Eves, jeunes et pas, rêveuses fondantes d’envie et de mièvrerie devant la féline sniffeuse d’hélium, Kitty, virée des rêves des petites filles pour devenir logo maximum, las de l’idée d’un glissement du mythe de la femme maman et putain à la fois, las de la possibilité toujours ravivée d’une émancipation, de la récurrence d’une ambiguïté dans la posture de l’art féminin… de ce limon de lassitudes est sortie Lilith. Et s’il n’y avait jamais eu de changement, si la révolution dans la création et les sensibilités était ce tour complet sur soi qui ramène toujours au départ : à Lilith femme primordiale ?
L’exposition ne revendique aucune forme de –isme pourtant elle réunit des artistes dont les concordances réussissent à nous mener sur le terrain de cette féminité où l’intime prend la première place, où la pudeur se joue dans les rêves et l’ardeur de l’être sous vos yeux.
De soi aux représentations communes, de la mythologie aux atours quotidiens, et forcément féminins, « Hello Lilith » veut entrainer les visiteurs dans des jardins infinis, arachnéens, en apparence paradisiaques où chaque pas les rapproche peut-être des portes de l’enfer. Un enfer personnel ou fabriqué en tous cas où le désir, lui, est nu et dont on agace les limites.